Boiterie du chien : causes, traitements et conseils

Les causes de la boiterie chez un chien sont nombreuses, il est donc important d’évaluer soigneusement chaque situation. Par exemple, un chien peut commencer à boiter de façon inattendue, à la suite d’une blessure que vous n’aviez pas remarquée. Ou encore, une boiterie peut progressivement se développer au fil du temps, peut-être en raison de l’apparition d’une arthrite. Il arrive même qu’un chien boite sans avoir l’air de souffrir.
Quelle que soit la cause sous-jacente, elle doit être traitée et comprise, car il peut parfois s’agir de quelque chose de très différent d’une simple entorse. Même si de nombreux propriétaires de chiens affirment : « Mon chien boite, mais ne se plaint pas », il faut garder à l’esprit que les chiens ne boitent pas sans raison. Même s’il semble aller bien, votre chien peut quand même ressentir une douleur lorsqu’il se déplace.
Vous devez essayer de voir le vétérinaire immédiatement si votre chien présente l’un des symptômes suivants :
- un membre ballant (luxation)
- un gonflement
- un membre chaud
- une rupture évidente ou un angle non naturel
- une incapacité de mettre du poids sur l’une de ses pattes
- une douleur importante
- une boiterie « simple » mais accompagnée d’autres symptômes
Attention : il n’est pas toujours possible de déterminer la cause exacte de la boiterie d’un chien sans consulter le vétérinaire. Il y a souvent des problèmes qui ne peuvent pas être vus ou remarqués à l’œil nu ou même par palpation. Par exemple, dans le cas d’une déchirure du ligament du genou, le diagnostic implique généralement un test du tiroir positif (le vétérinaire déplace la jambe d’une certaine manière) et des radiographies sous sédation. Dans certains cas, seule une radiographie peut révéler la cause sous-jacente.
Table des matières
Les causes possibles de boiterie chez les chiens
Voici un bref aperçu des causes courantes de boiterie, des endroits où elles se produisent et de certains autres facteurs de risque.
Traumatisme ou blessure
Cela peut arriver à n’importe quel type de chien sur n’importe laquelle de ses pattes et peut inclure une coupure, une piqûre d’insecte, un corps étranger, un ongle arraché. Il peut également s’agir d’une entorse, une blessure d’un tissu mou, comme les muscles ou les ligaments. Les chiens se font des entorses musculaires comme les humains. Elles peuvent résulter d’un mouvement soudain pendant le jeu. Les entorses sont particulièrement fréquentes chez les races de chiens de travail. La plupart des entorses non graves se résolvent généralement d’elles-mêmes et présentent une nette amélioration dans les 48 heures. Toutefois, si le chien souffre manifestement et semble mal à l’aise, vous devez consulter le vétérinaire. Il en identifiera la cause et prescrira des médicaments anti-inflammatoires pour soulager la douleur. Le repos est la clé d’un rétablissement plus rapide. Une autre forme de traumatisme, plus grave, est la fracture. Elle est habituellement assez évidente : la patte ne supporte pas le poids, elle paraît déformée ou enflée, et parfois même l’os peut dépasser de la peau. Le chien présente une douleur certaine, il peut aussi saigner suite à une telle blessure. Il est indéniable que le chien a besoin de soins vétérinaires rapides. Sur la route, l’animal doit être immobilisé dans la mesure du possible.
Panostéite
Cette affection est causée par une inflammation des os et touche généralement les chiots entre six et neuf mois, mais elle peut se manifester chez les chiens jusqu’à 18 mois. Elle est plus fréquente chez les races moyennes ou grandes. Tout à coup, le chien commence à boiter sans autre blessure, il reste capable de mettre du poids sur la patte concernée, mais il présente une douleur évidente. La boiterie peut se manifester sporadiquement et peut se déplacer d’une jambe à l’autre. La palpation du membre en appuyant ou en comprimant le milieu de la tige de l’os long provoque habituellement une réaction de douleur chez le chien. Il n’y a pas de remède, cependant votre vétérinaire peut vous conseiller sur la façon de gérer la douleur et de modifier le régime alimentaire du chien pour atténuer les symptômes. Bien que cette affection puisse durer de deux à cinq mois, le chien devrait se rétablir complètement par la suite.
Ostéodystrophie hypertrophique
Cette maladie osseuse se manifeste principalement sur les pattes avant des chiots de grande race, en pleine croissance, âgés de deux à huit mois. Il s’agit de l’inflammation des plaques de croissance (le cartilage à l’extrémité d’un os en croissance). Généralement, la palpation de l’extrémité distale (inférieure) de l’os long provoque une réponse à la douleur chez le chien. Les articulations peuvent être chaudes et sembler enflées. Le chien paraîtra boiteux, presque comme s’il marchait sur des coquilles d’œuf. Il sera également léthargique, aura de la fièvre et perdra du poids. Aucun remède n’existe, seulement une gestion des symptômes.
Ostéochondrite disséquante
Cette affection douloureuse touche le plus souvent l’épaule du chien, mais elle peut atteindre d’autres parties du membre, comme le coude, le genou, les jarrets ou le grasset. Elle est causée par un défaut de la surface cartilagineuse de l’articulation. Le cartilage peut se détacher et flotter autour de la zone de l’articulation. Le principal symptôme est la boiterie, dont la gravité varie d’un chien à l’autre. Le traitement consiste généralement en une intervention chirurgicale consistant à remplacer le cartilage défectueux ou en une prise en charge des symptômes et du repos.
Dysplasie du coude
Habituellement, seules les pattes avant sont touchées par cette affection dont l’apparition peut être soudaine ou progressive. Le chien peut également présenter des symptômes de façon intermittente. Les autres symptômes comprennent des changements de mobilité ou des irrégularités dans le membre affecté. Votre vétérinaire peut vous conseiller sur la nécessité d’une intervention chirurgicale, d’un changement de mode de vie ou d’une combinaison des deux.
Dysplasie de la hanche
Cette maladie génétique n’affecte que les pattes arrière et commence souvent lorsque le chien est jeune. En raison de défauts structurels, la boule de la hanche ne s’adapte pas correctement dans son orbite. Le chien atteint aura des difficultés à marcher et en particulier à se relever après s’être couchés, il évitera de mettre du poids sur ses pattes arrière ou d’utiliser ses hanches (vous pouvez le constater en analysant sa démarche qui présente des anomalies, par la réticence de votre animal à courir ou à monter les escaliers). Les symptômes peuvent apparaître de manière soudaine ou progressive. Il existe plusieurs options de traitement en fonction de votre chien, de la gravité de son état et de son âge.
Rupture du ligament croisé antérieur
Cette blessure affecte les pattes arrière et survient généralement lorsque le chien se tord accidentellement une patte. Les races prédisposées à ce problème sont le Terre-Neuve, le Labrador Retriever, le Rottweiler et le Saint-Bernard. Il est également possible que le ligament se déchire progressivement avec le temps. Le chien atteint apparait souvent boiteux et il tient sa patte à l’écart du sol, le genou peut aussi enfler. Le diagnostic de cette affection nécessite que le vétérinaire déplace le genou d’une certaine manière (test du tiroir) et fasse des radiographies sous sédation. Cette affection peut être traitée chirurgicalement par une ostéotomie de nivellement du plateau tibial (TPLO), en fonction de la taille de votre chien.
Luxation de la rotule
Cette affection n’affecte que les pattes arrière, avec une douleur évidente dans la région du grasset ou de la rotule (entre le fémur ou l’os de la cuisse et les deux os de la partie inférieure de la jambe). Les chiens atteints peuvent sauter ou sauter à cloche-pied lorsqu’ils courent. Elle touche habituellement les petites races comme le Yorkshire, le Jack Russell, le Caniche et le Teckel. Elle peut être traitée par chirurgie, mais votre vétérinaire peut aussi opter pour des soins non chirurgicaux.
Cancer des os
Ce cancer est plus fréquent chez les chiens de grandes races, bien qu’il puisse se retrouver chez n’importe quel chien. L’animal devient boiteux ou développe des fractures après des blessures, même légères. Les autres symptômes sont la fatigue, les tumeurs et la perte d’appétit. Le cancer des os est une maladie agressive et grave, consultez immédiatement votre vétérinaire si vous pensez que votre chien en est atteint.
L’arthrite
Comme chez l’homme, cette maladie est plus fréquente chez le chien âgé. En effet, avec l’âge, le frottement continu des articulations peut provoquer une inflammation et de l’arthrite. Le chien refusera alors de sauter de la voiture ou de monter les escaliers. Il marchera aussi plus lentement et aura des douleurs le matin. Vous pouvez également remarquer une prise de poids, un sommeil plus profond, une diminution de l’intérêt pour le jeu et un changement d’attitude ou de vigilance. Le traitement comprend une perte de poids, la gestion des symptômes (notamment par la prise de médicaments anti-inflammatoires) et des changements dans le mode de vie.
Maladie de Lyme
Cette maladie est transmise par les tiques. Le chien piqué développe généralement une boiterie inexplicable deux à cinq mois après avoir été exposé. En général, la boiterie est à peine perceptible au début, mais elle progresse ensuite jusqu’à ce que le chien soit incapable de marcher. Les symptômes qui l’accompagnent peuvent être de la fièvre, de la léthargie, un gonflement des articulations et des ganglions lymphatiques ainsi qu’une perte d’appétit. La maladie est traitée avec des antibiotiques tels que la Doxycycline ou la Céphalexine.
Fièvre de la vallée
C’est une maladie fongique que l’on trouve dans le sud-ouest et qui touche majoritairement les chiens très jeunes ou très âgés. La boiterie est l’un symptôme, les autres sont la fièvre, une toux intense, une léthargie ou une dépression. Comme traitement, votre chien devra prendre des médicaments antifongiques sur une période de plusieurs mois.
Troubles neurologiques
Un disque glissé ou déplacé dans la colonne vertébrale du chien peut exercer une pression sur les nerfs de la moelle épinière, coupant les messages du cerveau aux jambes et entraînant alors une boiterie. Le vétérinaire devra attentivement examiner votre chien pour déterminer si la cause de la boiterie est orthopédique ou neurologique.
Que faire si votre chien boite ?
Voici quelques étapes que vous pouvez suivre pour déterminer la cause de la boiterie chez les chiens et savoir si vous devez emmener votre chien chez le vétérinaire immédiatement ou si la prise en charge peut être différée.
1. Inspecter le membre
Si votre chien commence à boiter, commencez par inspecter soigneusement le membre affecté. N’oubliez pas de regarder les griffes, les coussinets et entre les orteils ! Recherchez tout signe de blessure, par exemple :
- une coupure
- un dard laissé par une piqûre d’insecte
- un objet étranger coincé entre les orteils
- un ongle d’orteils déchiré
- une patte gonflée ou déformée
Si vous voyez une épine ou un autre corps étranger coincé dans le coussinet, vous pouvez vous procurer une pince à épiler, vous rendre dans un endroit bien éclairé et essayer de l’enlever avec précaution. S’il y a une coupure, vous pouvez la soigner et l’empêcher de s’infecter. Dans tous les cas, mettez une muselière à votre chien pour plus de sécurité, car il peut mordre s’il souffre.
2. Palper le membre
De toute évidence, ne manipulez pas le membre s’il présente des signes évidents de fracture (gonflement, membre chaud, déformé ou os saillant). Dans le cas contraire, vous devez doucement palper le membre affecté, tout en observant le chien à la recherche d’un indice de douleur ; cela vous aidera à trouver la source du problème.
Chaque chien a sa propre façon de manifester sa douleur : certains peuvent sursauter, se retourner, d’autres gémissent, et d’autres encore grognent et même tentent de mordre. Certains chiens peuvent ne pas manifester la douleur explicitement, mais de manière plus subtile, par exemple, en dilatant les pupilles.
3. Surveiller l’évolution de la situation ou demander l’avis d’un vétérinaire
Si vous avez pu enlever le corps étranger ou soigner la coupure, il ne vous reste plus qu’à surveiller l’évolution de la blessure pour vérifier qu’elle ne s’infecte pas. Dans tous les autres cas, que vous ayez pu comprendre ce qui se passe ou pas, il est préférable de consulter un vétérinaire. En effet, même une simple boiterie sans symptômes associés peut être causée par une maladie affectant plusieurs membres ou l’ensemble du corps.
La seule manière de savoir avec certitude ce qui fait boiter un chien est de le faire examiner par un vétérinaire et de lui faire subir éventuellement des radiographies ou d’autres tests. Enfin, ne donnez jamais d’analgésique à votre chien sans l’avis d’un vétérinaire.